Le Monténégro est victime d’une importante cyberattaque, qui vise plusieurs institutions du pays, a annoncé le premier ministre, Dritan Abazovic, après avoir réuni le Conseil de sécurité nationale tard vendredi 26 août pour décider des mesures à prendre. Il s’agit de la deuxième cyberattaque, après une première vague ayant frappé des institutions de ce pays de 620 000 habitants juste après une motion de censure qui a renversé le 19 août son gouvernement.
Le chef du gouvernement, qui gère désormais les affaires courantes, va adresser « une demande aux partenaires internationaux pour recevoir une aide d’experts afin de recouvrer éventuellement des données récupérées dans cette attaque et pour prévenir des attaques à l’avenir ».
Parmi les « pays ennemis » de la Russie
M. Abazovic ne s’est pas exprimé sur les origines de cette attaque, mais son ministre de la défense a désigné la Russie. Pour Rasko Konjevic, égalenement vice-premier ministre, il s’agit d’« attaques très sophistiquées qui ne peuvent pas être menées par des individus ». « Qui pourrait avoir une sorte d’intérêt politique pour infliger de tels dégâts au Monténégro ? Je trouve qu’il y a suffisamment [d’éléments] de douter sur le fait que la Russie est derrière l’attaque », a-t-il affirmé à la télévision.
Le Monténégro, membre de l’OTAN, a été ajouté en mars par la Russie sur sa liste de « pays ennemis », après son alignement sur des sanctions de l’Union européenne contre Moscou en raison de son invasion de l’Ukraine.
« Toutes les infrastructures essentielles » en danger
Plusieurs médias, citant un « briefing informel » pour la presse locale à l’Agence de sécurité nationale (ANB), affirment samedi que l’attaque est dirigée par « plusieurs services russes ». Selon la même source, « toutes les infrastructures essentielles » sont en danger, notamment les systèmes d’électricité et d’approvisionnement en eau. Les centrales électriques ont basculé sur le mode manuel de fonctionnement.
Les systèmes informatiques de plusieurs institutions ont été « infectés », dont celui du ministère des finances, selon le premier ministre, alors que le ministre de la fonction publique a assuré que « les comptes des citoyens et des entreprises, tout comme leurs données, ne sont pas menacés ».
L’ambassade des Etats-Unis a émis un avertissement aux ressortissants américains dans le pays, précisant que ces cyberattaques « persistantes » pourraient causer des « perturbations dans les secteurs des services publics, des transports, y compris sur des passages frontaliers et dans les aéroports, ainsi que dans le domaine des télécommunications ».
Le Monde avec AFP
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