En 2023, 34 % des internautes déclarent ressentir au moins un des six effets néfastes des écrans mesurés par l’enquête sur les technologies de l’information et de la communication (sources) (figure 1). Ce ressenti est nettement plus fort parmi les plus jeunes : il atteint 57 % des moins de 20 ans et 49 % des 20-34 ans, contre 23 % des 50‑64 ans et 16 % des 65‑74 ans.

Graphique -Effets néfastes déclarés par les internautes en lien avec leur usage des écrans Tableau – Effets néfastes déclarés par les internautes en lien avec leur usage des écrans

Effets néfastes déclarés par les internautes en lien avec leur usage des écrans (en %) – Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Effet Part Ressentir au moins un effet néfaste 34 Limiter son temps de sommeil 25 Négliger ses loisirs 10 Ressentir une envie obsédante 9 Avoir des conflits avec son entourage 5 Se sentir déprimé après utilisation 4 Être déconcentré au travail 2

Note : Il est possible de déclarer ressentir plusieurs effets néfastes. Lecture : En 2023, 25 % des internautes ont déclaré limiter leur temps de sommeil pour rester sur les écrans. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Figure 1Effets néfastes déclarés par les internautes en lien avec leur usage des écrans

Note : Il est possible de déclarer ressentir plusieurs effets néfastes. Lecture : En 2023, 25 % des internautes ont déclaré limiter leur temps de sommeil pour rester sur les écrans. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Parmi les effets néfastes mesurés, la limitation du temps de sommeil est le plus fréquemment cité. En 2023, 25 % des internautes âgés de 15 à 74 ans disent limiter leur temps de sommeil au moins une fois par semaine pour continuer à utiliser leurs écrans. Négliger ses loisirs (10 %) et ressentir une envie obsédante d’aller sur les écrans (9 %) viennent ensuite.

Les besoins physiologiques en sommeil des plus jeunes sont plus importants, notamment en période scolaire [Ouvrir dans un nouvel ongletZayoud, Matulonga Diakiese, 2020]. Cependant, en 2023, 37 % des 15‑19 ans déclarent limiter leur temps de sommeil au moins une fois par semaine pour rester sur les écrans, contre 25 % parmi l’ensemble des internautes (figure 2). 43 % des 20-29 ans sont aussi concernés par ce phénomène. Après 30 ans, les personnes limitent de moins en moins leur temps de sommeil pour rester sur les écrans : 34 % pour les 30‑34 ans, 17 % pour les 50‑64 ans, 10 % pour les 65‑74 ans.

Graphique -Réduction du temps de sommeil liée à l’usage des écrans en fonction du sexe et de l’âge Tableau – Réduction du temps de sommeil liée à l’usage des écrans en fonction du sexe et de l’âge

Réduction du temps de sommeil liée à l’usage des écrans en fonction du sexe et de l’âge (en %) – Lecture : En 2023, 44 % des hommes internautes âgés de 15 à 19 ans déclarent avoir réduit leur temps de sommeil pour rester sur les écrans au moins une fois par semaine, contre 29 % pour les femmes internautes du même âge. Âge Femmes Hommes Ensemble 15-19 ans 29 44 37 20-24 ans 35 51 42 25-29 ans 43 43 43 30-34 ans 32 35 34 35-49 ans 26 27 27 50-64 ans 17 17 17 65-74 ans 11 10 10 Ensemble 24 27 25

Lecture : En 2023, 44 % des hommes internautes âgés de 15 à 19 ans déclarent avoir réduit leur temps de sommeil pour rester sur les écrans au moins une fois par semaine, contre 29 % pour les femmes internautes du même âge. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Figure 2Réduction du temps de sommeil liée à l’usage des écrans en fonction du sexe et de l’âge

Lecture : En 2023, 44 % des hommes internautes âgés de 15 à 19 ans déclarent avoir réduit leur temps de sommeil pour rester sur les écrans au moins une fois par semaine, contre 29 % pour les femmes internautes du même âge. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Y compris à caractéristiques identiques, avant 25 ans, les jeunes hommes déclarent plus souvent limiter leur temps de sommeil pour rester sur les écrans que les jeunes femmes : 44 % des hommes de moins de 20 ans, contre 29 % des femmes du même âge et, au sein des 20‑24 ans, 51 % des hommes contre 35 % des femmes. Cette différence de comportement disparaît après 25 ans.

En moyenne, les personnes de 20 ans ou plus limitent davantage leur sommeil pour rester sur les écrans lorsque des enfants mineurs sont présents dans le ménage : 28 % avec la présence d’enfants mineurs, contre 22 % sans. Dans un contexte de hausse du temps consacré aux tâches domestiques pour les parents, cette réduction du temps de sommeil permettrait de préserver du temps pour les loisirs (dont l’usage des écrans).

La limitation du temps de sommeil pour rester sur les écrans augmente avec le niveau de diplôme. Parmi les 20 ans ou plus, 31 % des internautes titulaires d’un bac+3 en font état, contre 17 % des personnes sans diplôme ou titulaires d’un diplôme inférieur au baccalauréat. Ces dernières occupent plus souvent des emplois plus physiques avec des horaires plus contraints que les autres [Ouvrir dans un nouvel ongletHavet et al., 2022]. En conséquence, elles sont peut-être moins enclines à réduire leur temps de sommeil pour rester devant les écrans.

En 2023, 10 % des personnes déclarent avoir négligé au moins une fois par semaine leurs loisirs pour rester sur des écrans. Cette part est la plus élevée parmi les jeunes : ils sont 18 % parmi les 20-24 ans, 15 % parmi les 15-19 ans et 13 % parmi les 25-29 ans (figure 3).

Graphique -Part d’internautes qui négligent leurs loisirs ou ressentent un mal-être psychique en raison des écrans selon l’âge Tableau – Part d’internautes qui négligent leurs loisirs ou ressentent un mal-être psychique en raison des écrans selon l’âge

Part d’internautes qui négligent leurs loisirs ou ressentent un mal-être psychique en raison des écrans selon l’âge (en %) – Lecture : En 2023, 15 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont déclaré avoir négligé leurs loisirs pour rester sur les écrans. Âge Négligent leurs loisirs Sentiment de déprime Envie obsédante 15-19 ans 15 11 19 20-24 ans 18 9 18 25-29 ans 13 9 16 30-34 ans 10 5 9 35-49 ans 10 3 8 50-64 ans 7 2 5 65-74 ans 5 1 5 Ensemble 10 4 9

Lecture : En 2023, 15 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont déclaré avoir négligé leurs loisirs pour rester sur les écrans. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Figure 3Part d’internautes qui négligent leurs loisirs ou ressentent un mal-être psychique en raison des écrans selon l’âge

Lecture : En 2023, 15 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont déclaré avoir négligé leurs loisirs pour rester sur les écrans. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Les femmes négligent un peu moins leurs loisirs que les hommes pour rester sur les écrans (9 % contre 11 %).

Les célibataires et les personnes en couple sans vivre sous le même toit ont une plus forte propension à réduire leurs loisirs pour rester devant un écran. En 2023, ils sont respectivement 11 % et 16 %, contre 8 % pour les personnes vivant en couple dans le même logement que leur conjoint.

L’usage des écrans est une source potentielle de conflits entre parents et enfants au sein des familles. En 2023, 9 % des personnes vivant dans un ménage comportant au moins un mineur déclarent avoir des conflits avec leurs proches au moins une fois par semaine en raison de leur utilisation des écrans, contre seulement 3 % pour les autres personnes. Dans le même sens, ces déclarations de conflits en lien avec l’usage des écrans sont plus fréquentes parmi les plus jeunes (16 % parmi les 15-19 ans, en âge de vivre le plus souvent avec leurs parents) et les adultes en âge d’avoir des enfants adolescents.

C’est également sur les plus jeunes que l’usage des écrans a le plus d’effet sur l’équilibre psychique : 11 % des 15‑19 ans et 7 % des 20‑34 ans déclarent se sentir déprimés après utilisation des écrans, contre 4 % de l’ensemble de la population. L’usage des écrans vient ainsi contrecarrer l’effet usuel de l’âge sur le bien-être ressenti : en effet, d’après l’enquête Camme (sources), en 2023, la sensation d’avoir été déprimé des 20-34 ans est inférieure de 0,2 point à la moyenne de la population adulte.

De même, les plus jeunes sont les plus sujets au risque de ressentir une envie obsédante d’être sur un écran au moins une fois par semaine : 19 % des 15‑19 ans et 14 % des 20‑34 ans, contre 9 % de l’ensemble des internautes. Vivre en couple dans le même logement réduit le sentiment de déprime et les envies obsédantes en lien avec l’usage des écrans.

En 2023, 35 % des internautes déclarent avoir déjà tenté de limiter leur usage des écrans (figure 4). Cette part atteint même la moitié parmi ceux âgés de moins de 30 ans. Ils ont en effet le plus grand usage d’Internet : un internaute sur trois de moins de 30 ans déclare passer plus de 6 heures par jour devant les écrans le week-end, contre un internaute sur dix après 45 ans.

Graphique -Part d’internautes ayant tenté de limiter leur temps d’écran et taux d’échec en fonction de l’âge Tableau – Part d’internautes ayant tenté de limiter leur temps d’écran et taux d’échec en fonction de l’âge

Part d’internautes ayant tenté de limiter leur temps d’écran et taux d’échec en fonction de l’âge (en %) – Lecture : En 2023, 57 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont tenté de limiter leur temps d’écran. Parmi eux, 10 % déclarent avoir échoué. Âge Tentatives pour limiter le temps d’écran Taux d’échec 15-19 ans 57 10 20-24 ans 49 7 25-29 ans 50 9 30-34 ans 43 7 35-49 ans 36 7 50-64 ans 24 7 65-74 ans 19 4 Ensemble 35 7

Lecture : En 2023, 57 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont tenté de limiter leur temps d’écran. Parmi eux, 10 % déclarent avoir échoué. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

Figure 4Part d’internautes ayant tenté de limiter leur temps d’écran et taux d’échec en fonction de l’âge

Lecture : En 2023, 57 % des internautes âgés de 15 à 19 ans ont tenté de limiter leur temps d’écran. Parmi eux, 10 % déclarent avoir échoué. Champ : France hors Mayotte, personnes de 15 à 74 ans ayant utilisé Internet au cours des trois derniers mois, vivant en logement ordinaire. Source : Insee, enquête TIC Ménages 2023.

49 % des personnes déclarant ressentir au moins un effet néfaste tentent de limiter leur usage des écrans, contre 27 % de ceux n’en ressentant aucun. Les personnes qui déclarent des mal-être psychiques sont souvent dans ce cas : 73 % des personnes qui se sentent déprimées en raison de leur usage des écrans et 51 % des personnes déclarant une envie obsédante liée aux écrans ont tenté de limiter leur usage. Les personnes déclarant d’autres effets néfastes tentent aussi de limiter l’usage des écrans (52 % parmi ceux qui négligent leurs loisirs, par exemple).

Parmi les personnes de 20 ans ou plus, les titulaires d’un diplôme de niveau équivalent ou supérieur à bac+3 ont tenté plus souvent de limiter leur usage des écrans (42 %) que les titulaires d’un baccalauréat (31 %), alors qu’une plus faible proportion déclare passer plus de 6 heures sur les écrans (13 % contre 15 %). Les femmes tentent aussi de plus limiter leur usage des écrans que les hommes (37 % contre 32 %).

Parmi l’ensemble des personnes qui tentent de limiter leur usage des écrans, 7 % déclarent ne pas y être parvenues. Le taux d’échec est plus haut pour les moins de 20 ans (10 %) et les 25-29 ans (9 %) que pour les autres classes d’âge.

Les personnes qui ont déclaré ressentir des mal-être psychiques ont des taux d’échec élevés : 17 % pour les personnes se sentant déprimées en raison de l’usage des écrans et 13 % pour celles ressentant une envie obsédante.

Publication rédigée par :Valentin Guilloton (Insee)