C’est une figure qui a grandement œuvré pour le patrimoine culturel kanak. Ethnologue de renom, Roger Boulay est mort ce mardi dans l’Hexagone. Né en 1943 dans la Sarthe, son dernier passage en Nouvelle-Calédonie remontait à 2015.
Le monde de la culture est en deuil. Roger Boulay est mort à 80 ans, dans la nuit de lundi à mardi, à Torcé-en-Vallée, une commune de la Sarthe où il était installé depuis de nombreuses années. Selon nos informations, l’ethnologue passionné par la Nouvelle-Calédonie est décédé d’une insuffisance respiratoire après avoir été hospitalisé quelques jours.
C’est en 1979 que Roger Boulay fait la connaissance de Jean-Marie Tjibaou. Une rencontre décisive qui l’ancrera dans sa passion pour l’Océanie. Ce dernier lui confie le lancement d’un projet d’inventaire des collections kanak dans les musées de France et d’Europe.
Le témoignage de Marianne Tissandier, amie et collaboratrice de Roger Boulay :
Il entre ensuite au Musée national des Arts d’Afrique et d’Océanie où il sera chargé des collections océaniennes. Au cours de sa carrière il concevra de nombreuses expositions pour promouvoir la culture kanak. Comme celle intitulée « Kannibals et Vahinés », qu’il a adaptée en un ouvrage, sur les stéréotypes dans l’imagerie européenne héritée du XIXe siècle.
Pour ce travail d’inventaire entrepris il y a 40 ans, Roger Boulay avait mené une minutieuse enquête, qui a permis à l’ethnologue de réaliser plus de 3 000 croquis et aquarelles d’objets traditionnels. Le musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris lui avait consacré une exposition en 2021.
Voyez aussi le reportage de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor
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