Le CÉSECÉM a adopté le 22 septembre 2025 un avis sur le projet de loi gouvernemental visant à lutter contre la vie chère dans les territoires ultramarins. Cette publication fait suite à une mobilisation de l’ensemble des commissions thématiques de l’institution pour analyser ce texte aux enjeux cruciaux pour les Martiniquais.
Si le CÉSECÉM salue la volonté politique du gouvernement, l’assemblée souligne plusieurs limites du projet actuel. Le dispositif proposé, centré notamment sur un « Bouclier qualité-prix » limité à 134 produits, ne répond pas selon l’institution aux défis structurels de l’économie ultramarine, marquée par une dépendance aux importations de 80 à 90% pour les biens alimentaires.
Face à ces constats, le CÉSECÉM propose un plan d’amélioration structuré autour de six axes prioritaires. L’institution préconise un soutien renforcé à la production locale, avec des incitations fiscales pour les entreprises agroalimentaires et l’intégration de produits locaux dans les marchés publics. Elle recommande également une régulation plus efficace des prix par l’extension du Bouclier qualité-prix à d’autres secteurs essentiels comme, par exemple, l’énergie ou la téléphonie.
Le CÉSECÉM insiste sur la nécessité d’encadrer le commerce électronique pour protéger le commerce de proximité, et propose de doter les Observatoires des prix de pouvoirs contraignants. L’institution plaide pour la réduction des surcoûts structurels par un fonds pérenne de compensation du fret et le développement des énergies renouvelables.
Enfin, le CÉSECÉM appelle à une gouvernance territoriale participative, avec une clause de révision annuelle impliquant collectivités, acteurs économiques et société civile, ainsi qu’un comité d’évaluation indépendant.
« Ce projet de loi constitue une base de travail bienvenue, mais il gagnerait en efficacité s’il devenait un véritable outil d’émancipation économique et de justice territoriale », conclut l’avis adopté à la majorité des membres présents.
L’avis complet du CÉSECÉM est désormais disponible sur son site et sera transmis officiellement aux parlementaires martiniquais.