Pour proposer au plus grand nombre les produits cultivés localement, les supermarchés doivent composer avec les volumes, les prix et les rythmes de livraison.

Texte et photo Ann Bouard

Sous forme de coopérative, Système U qui dispose de plus de 1 500 magasins dans toute la France, laisse carte blanche à ses directeurs pour gérer leurs approvisionnements. Les deux directeurs de Saint-Martin ont la volonté de distribuer local et de soutenir l’économie du territoire. Un engagement qui se heurte à une dichotomie entre une offre déterminée et une demande grandissante de la population.

La politique de l’enseigne est effectivement de travailler avec les producteurs locaux quitte à moins marger pour que ces produits restent compétitifs malgré des coûts de production plus élevés qu’ailleurs (obligation d’acheminer sur l’île engrais, emballages, etc., avec les frais de transport que cela induit). L’écueil se trouve dans les quantités et dans le suivi des livraisons, souvent insuffisantes et surtout aléatoires dans la régularité des approvisionnements.

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La prod locale : une nécessité ?
Le monde est en train de changer et nos rayons de supermarché aussi. Principale raison : le transport maritime. Les bateaux ont désormais l’obligation d’aller moins vite pour moins polluer et de consommer moins de carburant. Résultat, l’escale de Saint-Martin est souvent abandonnée au profit de la destination finale, là où les commandes sont plus importantes, la Guyane ou la Guadeloupe. Ce à quoi s’ajoutent des restrictions conjoncturelles telles les restrictions d’importation des œufs (due à la grippe aviaire) ou des tensions d’approvisionnement dues, par exemple, à la guerre en Ukraine… Ces impacts, même éphémères et limités, sur les rayons des supermarchés saint-martinois interrogent malgré tout sur nos besoins futurs en matière de filières locales de productions maraîchères et d’élevage.

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