« Les tendances montrent que, pour les fruits, la présence des résidus de pesticides PFAS a augmenté de 220 % en dix ans et, pour les légumes, de 274 % », interpelle François Veillerette, porte-parole de Générations futures lors d’une conférence de presse, mardi 27 février. L’association a participé avec huit autres organisations européennes (1) à une analyse (2) des plans de surveillance européens concernant les fruits et légumes cultivés en agriculture conventionnelle entre 2011 et 2021. « Ces produits ne sont pas autorisés en agriculture biologique », justifie François Veillerette. Ce travail montre également que ce sont les fruits, et plus particulièrement les fruits d’été, cultivés dans l’UE qui seraient le plus fréquemment contaminés.

Générations futures s’est plus particulièrement arrêtée sur les résultats  (3) qui concernent la France. « En France, 12 % des échantillons de fruits contenaient des résidus d’au moins un pesticide PFAS et 8 % des légumes, a détaillé le porte-parole. Avec une forte dynamique : l’augmentation de la contamination pour les fruits est de de 617 % et de 262 % pour les légumes en dix ans. » Parmi les pesticides les plus détectés dans les produits français figurent le fluopyram, le flonicamide et la lambda-cyhalothrine.

« Il y aurait besoin de compléter ces études, précise toutefois François Veillerette. Des métabolites de pesticides (4) comme le TFA ne sont pas recherchés. » De la même manière, les coformulants, surfactants PFAS ne sont pas pris en compte.

« Cette ingestion de pesticide PFAS ne doit pas être minimisée, a alerté François Veillerette. L’accumulation des PFAS dans les sols, les eaux, la chaîne alimentaire, présente des risques pour l’environnement et la santé humaine. » L’association demande l’interdiction de ces pesticides dans les aliments, mais également que les pesticides PFAS soient inclus dans la proposition de restriction européenne des PFAS dévoilée en février 2023. « Les pesticides PFAS ne sont pas inclus au motif qu’ils sont déjà gérés par le règlement Pesticides, déplore le paorte-parole. Or, avec ce règlement, les pesticides PFAS sont toujours autorisés. »

Article publié le 27 février 2024