Carte des ouvrages étudiés (K.Reboul). M1 : mission 1, M2 : Mission 2 

Suite à une première mission d’expertise des dégâts post-Fiona sur les ouvrages d’arts des routes nationales et départementales de la Basse-Terre, une deuxième mission a été mandatée pour les ouvrages des routes communales. Près de 90 ouvrages ont été diagnostiqués par des binômes d’experts du Cerema, mobilisant des compétences en ouvrages d’art et géotechnique. Ils sont intervenus sur place quatre jours seulement après la tempête, et ont été accompagnés par deux renforts de la nouvelle équipe Antilles-Guyane du Cerema ainsi que par des agents de la direction des routes de Guadeloupe.

Le Cerema a conduit pour chaque ouvrage une expertise visuelle de l’état structurel et de la vulnérabilité aux affouillements. Ces expertises in situ ont notamment permis d’observer sur certains ouvrages la présence de fissures dans les poutres, des fractures de perré, des affouillements localisés au droit des fondations induisant dans certains cas une déstructuration de la semelle, des instabilités de berges ainsi qu’une insuffisance de transparence hydraulique

Les sites étaient parfois difficiles d’accès et les visites ainsi que les rapports de synthèse pour chaque ouvrage critique ont été réalisés dans un délai très court.

Ce travail mené sur une centaine d’ouvrages a montré que de nombreux ouvrages (ponts, gués et buses) sont fortement endommagés, voir détruits, certains ouvrages précaires sont à renforcer et des redimensionnements à prévoir. 

Préparation d’un retour d’expérience sur les dégâts constatés

Afin de capitaliser les dégâts en termes d’inondation, de mobilité des berges, de transport sédimentaire et de mouvements de terrain, un retour d’expérience est en cours de réalisation. Au vu des dégâts et des données limitées disponibles, cette étude combine plusieurs méthodes afin de caractériser au mieux les l’ampleur des dégâts sur la Basse-Terre.

Les méthodes utilisées sont du calcul hydraulique et de l’imagerie / photo-interprétation sur l’ensemble des bassins-versants de la Basse-Terre. L’analyse des dégâts grâce à la méthode de détection de changements sera couplée avec les résultats des calculs hydrauliques ainsi que la confrontation avec la réalité de terrain (PHE « Plus Hautes Eaux » issues des relevés laisses de crue, chroniques issues des stations hydrométriques, etc.). Cette synthèse permettra d’aboutir à une cartographie des zones inondées (niveau d’eau, vitesse, débit), d’approcher l’érosion des berges, la mobilité des cours ainsi que le transport sédimentaire. Enfin, un test permettra d’évaluer la faisabilité de localiser les glissements de terrain de grande ampleur dans les zones habitées.

La réunion de lancement a eu lieu le 19 avril 2023 associant le Parc naturel de Guadeloupe et la DEAL. Le BRGM sera également consulté sur la problématique des glissements de terrain.