ESS et associations : un nouvel AMI sur les pôles territoriaux de coopération économique

Précisant sa feuille de route le 14 septembre, Marlène Schiappa, secrétaire d’État en charge de l’économie sociale et solidaire et de la vie associative, a annoncé la poursuite de la dynamique de soutien aux pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Parmi les autres chantiers présentés ces derniers jours : la simplification de l’accès aux subventions d’État pour les associations et des revalorisations salariales pour le secteur sanitaire et social. Tour d’horizons des sujets avec le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) et l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), qui porteront des propositions lors du Conseil supérieur de l’ESS d’octobre prochain.

Actu – Les moyens pour développer l’économie circulaire

Les déchets de démolition sont désormais des ressources. Afin de renforcer leur usage dans la construction, le CSTB multiplie les initiatives pour développer de nouvelles filières et diffuser les bonnes pratiques auprès des acteurs. En complément du nouveau diagnostic, le dispositif réglementaire de responsabilité élargie du producteur (REP) entrera en application dans la construction le 1er janvier 2023. Dans ce contexte, les déchets deviennent des ressources et le diagnostic « Déchets » devient le diagnostic « Produits, équipements, matériaux, déchets » (PEMD) qui s’applique non seulement aux PEMD issus de la déconstruction, mais aussi de la rénovation de bâtiments. Les professionnels doivent renforcer leurs pratiques de déconstruction sélective, de recours au réemploi et de recyclage. Lire la suite CSTB >> Dossier complet  

Quel avenir pour les politiques locales de l’économie sociale et solidaire ?

À l’occasion de son vingtième anniversaire, le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES) regarde dans le rétroviseur et sonde la suite du parcours. Si l’économie sociale et solidaire a conquis une certaine place dans l’action publique locale ces dernières années, les élus s’interrogent sur la manière d’aborder le changement d’échelle dans les années à venir. L’ESS doit-elle être un « écosystème économique » qu’il conviendrait de développer au maximum, une économie au service du territoire ou un « laboratoire de la transition » ? Une étude prospective est en cours de finalisation sur ce sujet.  

Donner plutôt que jeter, le troc comme solution antigaspi dans les déchetteries

Gaëlle Merle, responsable du service « communication et zéro déchet » au syndicat mixte Cyclad en Charente-Maritime Jean-Michel Nossant/La Gazette 16 territoires ont été labellisés « Territoires d’innovation en économie circulaire », dont 6 en région Nouvelle-Aquitaine, comme le Cyclad et le Smicval. L’Agence de la transition écologique (Ademe) a présenté son nouveau label en septembre 2020, lors des 4es assises de l’économie circulaire. Outre la reconnaissance, il offre l’appui de l’Ademe et des régions.
Selon l’agence de la transition écologique (Ademe), le réemploi permet de diminuer de 13 kilogrammes la quantité de déchets par an et par personne. Plusieurs collectivités développent des initiatives dans ce sens : recycleries, ressourceries, zones de gratuité, troc. Contrairement aux recycleries, dans le cas du troc ou de la zone de gratuité, il n’y a pas de vente. Le mot « troc » est souvent employé abusivement car, dans la plupart des cas, il n’y a pas d’échange instantané : on peut prendre des objets sans en déposer, en prendre et en déposer, ou en déposer sans en prendre. L’une des initiatives pionnières sur les zones de gratuité a été portée par le Cyclad, en Charente-Maritime, qui a lancé l’une des premières opérations il y a dix ans. L’idée a fait bien du chemin depuis. Mais les opérations de troc organisées par les collectivités restent souvent très ponctuelles et sur des objets particuliers, comme les « trocs de livres ».
L’exemple le plus connu de troc organisé au sein d’une déchetterie est le Smicval Market. C’est une déchetterie inversée, basée sur le réemploi. Son succès repose sur le soin mis en œuvre pour en faire un espace accueillant et coloré, transformant ainsi la perception du « déchet » en objet prêt à être réemployé. Le Smicval du Libournais (138 communes, 210 000 hab., Gironde) a lancé cet équipement en 2017. « Cet outil est inscrit dans notre projet politique territoire zéro déchet, zéro gaspillage », explique Karine Pain, responsable de la communication.
Ateliers de valorisation
Chacun peut apporter, chacun peut prendre. Ce modèle privilégie le don avant le recyclage, et, en dernier recours, l’enfouissement. Sur ce site, 1 000 objets sont déposés chaque année, ce qui permet de détourner 60 % des déchets de l’enfouissement. Le Smicval travaille sur une nouvelle génération de Smicval Market, plus créatrice de liens sociaux, avec notamment des ateliers de valorisation. Il serait construit à Libourne, hors déchetterie, avec une ouverture prévue en 2023. « La loi Agec (1) du 10 février 2020 va dans ce sens, en instaurant justement l’obligation de prévoir des zones de réemploi dans les déchetteries. Ce type d’initiative devrait se multiplier dans l’avenir », estime Pauline Debrabandere, responsable du programme « territoires », au sein de Zero Waste France.
La communauté de communes du val de Drôme (30 communes, 30 800 hab., Drôme) n’a pas attendu cette loi pour passer à l’action. En 2014, elle a instauré « Troc ton truc ». Elle a acheté un conteneur pour 9 700 euros, l’a aménagé, peint avec des couleurs vives et placé à l’entrée de la déchetterie de Loriol-sur-Drôme. Les habitants peuvent y déposer des objets en bon état ou en récupérer gratuitement. Pour animer ce dispositif, sept jeunes en service civique tournent en binômes chaque semaine.« L’idée a germé sur notre territoire à la suite du constat qu’un grand nombre d’objets partait à l’enfouissement. Cette initiative est possible et n’accroît pas le travail des agents, grâce aux volontaires en service civique. En 2017, nous avons détourné environ 1 400 kilogrammes d’objets. En 2020, uniquement entre les mois de septembre et décembre, nous en avons écoulé à peu près une tonne. Il y a un bon turn-over, il rentre à peu près dans le conteneur autant de choses qu’il en ressort », explique Laurie Morencé, coordinatrice de l’équipe des volontaires en service civique. Néanmoins, certaines collectes, trop nombreuses, ont été momentanément stoppées ou réorientées. Ainsi, les livres vont être valorisés dans des cabanes à livres.
Village de la réparation
Une autre expérimentation a été lancée en octobre : un troc dans le centre-ville de Loriol-sur-Drôme, sur quatre mercredis. Un succès assuré, mais l’expérience a été stoppée par le Covid-19. Le nouvel objectif est d’ouvrir des boutiques éphémères. « Nous visons les commerces vacants pour accueillir les familles dans des lieux chauffés et plus spacieux, où nous pourrions aussi proposer des vêtements », projette Laurie Morencé.
Nevers agglo (13 communes, 67 100 hab., Nièvre) organise, depuis 2015, la D’reve (pour don, réparation, échange, vente d’occasion), journée festive qui se déroule dans un parc. En plus de la zone de gratuité, il y a un vide-greniers classique (objets en vente), un troc de plantes, une Disco soupe (invendus alimentaires de l’épicerie solidaire servis sous forme de smoothies, de soupes, etc.), un village de la réparation et du réemploi. L’Install party permet d’installer des logiciels libres sur les ordinateurs. La D’reve est complétée par des « gratiferia », depuis 2017. Des barnums sont installés en pied d’immeubles et les gens y déposent des objets et en reprennent. Tout est gratuit. La communauté d’agglo dispose aussi d’un site internet spécifique (« troc-nevers-agglo.fr »), qui facilite le don d’objets entre particuliers et rend les acteurs du réemploi plus visibles.
Gaëlle Merle, responsable du service « communication et zéro déchet »
[Syndicat mixte Cyclad (Charente-Maritime) 188 communes • 150 000 hab.] L’objectif du syndicat mixte Cyclad était de faire connaître le concept de zones de gratuité pour que chacun se l’approprie et en organise d’autres dans les écoles, les entreprises, etc. La journée « Donnez-prenez » a rencontré un franc succès : 2 500 personnes dès la première année, en 2011, 4 800 en 2013. En 2017, le Cyclad a passé le relais à une association dédiée au zéro déchet, qui organise désormais ces événements. Le dispositif a aussi évolué vers la création du CyclaB, laboratoire d’innovation en économie circulaire. C’est là qu’a germé l’idée de la Cyclab’box, en 2018. « Pour développer l’économie circulaire et le réemploi à coût maîtrisé, le syndicat a décidé d’acheter huit conteneurs d’occasion. Il les a relookés pour être bien visibles et les a déposés au centre de huit déchetteries. Ces Cyclab’boxes sont des espaces de gratuité permanents, réservés aux usagers des déchetteries. Il s’agit d’aller encore plus loin en montrant que les déchets sont source de richesses pour le territoire », explique Gaëlle Merle, responsable « communication et zéro déchet » au sein du Cyclad. Les personnels de la déchetterie, formés, sont devenus des agents « valoristes ». Les Cyclab’boxes fonctionnent très bien et, pour accueillir plus d’objets, le CyclaB a imaginé une version 2 en 2019. Depuis janvier 2021, Surgères accueille la Cyclab’box nouvelle génération : elle s’ouvre désormais sur un espace beaucoup plus grand (128 mètres carrés), abrité par des bâches.
Contact : Gaëlle Merle, g.merle@cyclad.org
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Dans ce nouvel épisode de l’Abécédaire de la ville, à la lettre D comme « déchets », Denise Blanc, Pierre Buffière, Mathieu Gautier et Rémy Gourdon appellent les villes à veiller à ce que les ressources issues des déchets ne présentent pas elles-mêmes des risques sanitaires et environnementaux.