Pénurie d’eau en Martinique : « mauvaise gestion de la ressource, partage inégal et manque de solidarité » selon Yvon Pacquit, président d’Odyssi

Yvon Pacquit, président du conseil d’administration d’Odyssi, la régie communautaire de l’eau et de l’assainissement de la CACEM (Communauté Agglomération Centre Martinique) affirme qu’il y a suffisamment d’eau pour fournir toute la population. Mais les inégalités d’accès à la ressource pénalisent les communautés les plus peuplées de l’île. Entretien.
Les ressources naturelles en eau en Martinique dépassent un milliard de mètres cubes dont 90% sont des eaux de surface. Notre consommation annuelle tourne autour de 60 millions de mètres cubes donc comment expliquer que nous ayons un problème ? On ne peut pas stocker l’eau après traitement. L’eau traitée a une durée de vie de 48 heures. Donc même si vous multipliez les réservoirs, vous ne pouvez pas faire face au déficit que l’on observe pendant une sécheresse.
Yvon Pacquit, président du conseil d’administration d’Odyssi

Comment avoir de l’eau toute l’année ?

La Rivière Capot dans le nord a toujours de l’eau. Sa capacité de production actuelle tourne autour de 24 ou 25 millions de mètres cubes. En doublant la capacité de l’usine de Vivé l’on devrait pouvoir passer le carême beaucoup plus facilement. L’usine de traitement de l’eau potable de Vivé au Lorrain. • ©SMDS
Il faut savoir qu’Odyssi n’a pas de réseau pour prendre de l’eau dans le Nord. Ce réseau appartient à la SME, Société Martiniquaise des Eaux, qui envoie cette eau dans l’agglomération de l’Espace Sud. Après avoir fourni le Sud, la SME vend de l’eau en gros à Odyssi à 3 fois le coût de revient pour approvisionner le Lamentin, Saint-Joseph et Schœlcher.
Quelle est la problématique sur Schœlcher ?

La ville de Schœlcher a besoin de 6 mille mètres cubes par jour. Normalement, Odyssi utilise son usine à Didier pour fournir la commune. Mais à cause de la sécheresse, il y a un déficit de 6 mille mètres cubes à l’usine de Didier, ce qui correspond à la consommation quotidienne de Schœlcher. Nous avons demandé à Cap Nord de vendre de l’eau pour approvisionner Schœlcher. De nouvelles canalisations ont été installées entre Schœlcher et Fond Bellemare à Case Pilote, mais elles ne sont pas alimentées. Un accord entre Cap Nord et la CACEM est toujours à l’étude. Le maire de Schœlcher est aussi le président de la CACEM qui possède la compétence eau, il faut qu’il nous dise pourquoi il n’y a pas d’eau dans le tuyau.
La Rivière Blanche est une zone de captage qui se trouve sur le territoire de Saint-Joseph, commune de la CACEM. Dans le passé le Lamentin et Saint-Joseph dépendaient d’un ancien syndicat qui s’appelait le SICSM, Syndicat Intercommunal du centre et du sud de la Martinique. Quand la loi a changé et les agglomérations ont pris la place des petits syndicats, le CACEM a récupéré Saint-Joseph et le Lamentin. Odyssi voulait récupérer la Rivière Blanche qui est située sur le territoire de Saint-Joseph.  

Finalement c’est la SME qui a récupéré cette zone de captage pour alimenter le Sud de Martinique. Aujourd’hui Saint-Joseph subit de nombreuses coupures. Pour livrer de l’eau à Saint-Joseph et le Lamentin, la SME vend de l’eau en gros à Odyssi à 3 fois le prix de revient. Le prix du revient est de 20 centimes le mètre cube, la SME facture près de 56 centimes le mètre cube.   La CACEM a porté cette injustice jusqu’à la cour administrative de Bordeaux qui a donné raison à l’EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale). Le Préfet de l’époque devait revoir la redistribution des équipements. Il décide de ne pas respecter la décision du tribunal qui a pris 7 ans. Le Préfet actuel, qui voit le niveau du mécontentement, a décidé de rendre la Rivière Blanche à la CACEM, mais à partir de 2027. La CACEM a une usine de traitement à la Rivière Blanche qui s’appelle Durand. Elle est située en amont de celle de la SME. L’usine de production de Durand à Saint-Joseph • ©Odyssi
Odyssi a un quota de prélèvement sur la Rivière-Blanche qui est identique à celui qu’avait la régie quand elle ne desservait que Fort-de-France. Alors que la régie fournit de l’eau à quatre communes aujourd’hui (Fort-de-France, Schoelcher, Le Lamentin et Saint-Joseph). Le fournisseur est contraint à donner la priorité à la SME pour alimenter le sud de la Martinique. Odyssi souhaite la priorité sur la Rivière Blanche. La moitié de la population de la Martinique vit dans le centre. Sur le territoire de la CACEM, il y a aussi les hôpitaux, la SARA (Société anonyme de la raffinerie des Antilles), les grandes entreprises et les bateaux de croisières. Tous ont d’importants besoins en eau.
L’insecticide chlordécone rend l’eau du Nord plus cher

La SME, est la seule à avoir accès à l’eau de la Rivière Capot dans le Nord. Mais cette eau coûte plus cher à traiter à cause de la présence de la chlordécone. Il n’y a pas de chlordécone dans la Rivière Blanche, donc la production de l’eau revient moins chère. En Martinique, il y a une mauvaise gestion de la ressource, un partage inégal et un manque de solidarité, or il y a de l’eau pour tout le monde. Il y a quatre interlocuteurs qui peuvent prendre la décision pour régler le problème. Il s’agit de l’Espace Sud, de Cap Nord, la CACEM et la CTM. Ce dernier est propriétaire de l’usine de Vivé.

Les véhicules électriques se révèlent moins réparables

Dans un rapport, l’association HOP constate les failles dans la construction des véhicules électriques : batteries difficilement démontables, conception antiéconomie circulaire, verrous logiciels. Un appel à renforcer son encadrement au niveau eur…

Journée mondiale de l’eau : en Martinique, les nombreuses fuites du réseau vétuste gaspillent la ressource

Le 22 mars, c’est la journée mondiale de l’eau. Le thème choisi cette année par les Nations Unies : « l’eau pour la paix ». Mais force est de constater que cette précieuse ressource se raréfie sur la planète, notamment à cause du dérèglement climatique. En Martinique, le réseau de distribution très usagé, est la cause majeure de casses et de pertes considérables.

Corsair, l’ITEDOM et Newrest lancent en Martinique un projet pilote de gestion des déchets à bord des avions

Après la réduction des sur-emballages pour les trousses, couvertures et couettes et la suppression du plastique à usage unique, Corsair souhaite aller plus loin dans la démarche de transition écologique. En s’associant à l’ITEDOM, organisme de référence en matière d’économie circulaire et de transition énergétique pour les Outre-mer, et Newrest, premier acteur mondial indépendant du catering aérien, la compagnie aérienne met un système de tri des plateaux à l’arrivée des vols, et en établissant des partenariats avec les filières locales de valorisation des déchets. «Les déchets représentent un véritable fléau surtout dans les territoires d’Outre-mer où les infrastructures de recyclage sont limitées. Ce projet s’inscrit dans une volonté commune de ces acteurs d’œuvrer pour le respect de ces territoires, pour la préservation de leur beauté et de leur biodiversité», souligne Corsair dans son communiqué. Pour rappel,  les déchets des vols en Martinique étaient précédemment incinérés, soulignant ainsi l’urgence de trouver des solutions durables. Cette collaboration témoigne de l’importance de l’implication de tous les acteurs pour contribuer localement à une meilleure gestion des déchets. Cet effort conjoint souligne le rôle crucial de l’ITEDOM dans le développement, le déploiement et l’accélération de la transition écologique dans les Outre-Mer. Ce projet a aussi été rendu possible grâce à l’investissement et l’adhésion des personnels navigants commerciaux (PNC) de la compagnie aérienne Corsair. Des bilans d’étape de cette action sont d’ores et déjà prévus. Cette expérimentation est appelée aussi à s’étendre dans d’autres aéroports ultramarins notamment à La Réunion et en Guadeloupe, et à Paris. A travers ce projet, Corsair affirme son engagement en faveur de la transition écologique du secteur. En effet, Corsair a entamé la deuxième phase du renouvellement de sa flotte. Après avoir intégré 5 Airbus A330neo entre avril 2021 et juin 2022, Corsair recevra d’ici la fin de l’année 4 nouveaux A330neo. Corsair disposera ainsi de l’une des flottes les plus jeunes du marché avec des avions plus performants sur le plan environnemental puisqu’ils permettent une économie de plus de 25% de consommation de carburant et d’émissions de CO2 par siège, et 60% de nuisance sonore.