La ville de Strasbourg met en place un budget « sensible au genre »

Jeanne Barseghian, maire (Europe Ecologie-Les Verts) de Strasbourg, dans sa ville, le 4 juillet 2020. PATRICK HERTZOG / AFP Après avoir évalué sa politique d’investissement en fonction de son impact sur le climat, c’est à l’aune des questions d’égalité de genre que la municipalité écologiste de Strasbourg a décidé cette année d’apprécier son budget. Objectif : combattre l’illusion de l’égalité dans laquelle baignent aujourd’hui les politiques publiques et développer en la matière une approche transversale intéressant chaque service de la municipalité. « Ce n’est pas parce qu’une politique s’adresse à tous sans distinction qu’elle impacte de manière égale les femmes et les hommes », estime ainsi Christelle Wieder, adjointe chargée de la politique en faveur des droits des femmes et de l’égalité de genre. La démarche d’évaluation menée par la ville l’a conduite à qualifier plus de 60 % de ses dépenses de fonctionnement et 54,5 % de son budget d’investissement pour 2023 comme « susceptibles d’être sensibles au genre ». L’ambition est d’améliorer de façon durable la prise en compte de cet impact dans la conception des politiques de la ville, qu’il s’agisse de l’éducation, de la culture, du sport ou encore des solidarités. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Egalité femmes-hommes : le gouvernement annonce un plan d’une centaine de mesures Aujourd’hui, seules 0,5 % des dépenses de fonctionnement de la ville de Strasbourg (hors ressources humaines) sont ainsi qualifiées de positives pour l’égalité de genre, et 2,9 % des investissements. Parmi ces dernières figurent le financement de la mission « droit des femmes » de la municipalité, de l’ordonnance verte, un dispositif de lutte contre les perturbateurs endocriniens, pour les femmes enceintes ou encore les travaux de végétalisation des cours d’école. Leur reconfiguration permet en effet de lutter contre un premier déséquilibre intervenant dès la petite enfance, qui voit les petits garçons occuper de 80 % à 85 % des espaces de récréation, au détriment des petites filles. Engagement salué par l’opposition Une expérimentation a été mise en place, déjà, au sein des directions sports et participation citoyenne de la ville. Les agents ont été formés à la question de l’égalité de genre et encouragés à faire évoluer leurs pratiques. Strasbourg a, par exemple, modifié son dispositif d’aide à la licence sportive pour que ce dernier concerne autant les filles que les garçons, lesquels représentent jusqu’à 88 % des bénéficiaires aujourd’hui. La municipalité compte également réorienter ses subventions aux clubs de sport pour davantage favoriser la pratique de haut niveau des jeunes filles. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Des pistes pour que les femmes s’approprient l’espace public Dans le domaine de la participation citoyenne, la ville a commencé par proposer un dispositif de garde d’enfant lors des assemblées de quartier et instauré une égalité dans la prise de parole. « Cela a considérablement modifié ces assemblées citoyennes, avec un impact important sur l’estime de soi des femmes concernées », note Christelle Wieder. Il vous reste 26.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

«Faire des enfants pour ses vieux jours, c’est nul»: ces jeunes Français qui décident de se faire stériliser

Réservé aux abonnés Par Judith Waintraub, pour Le Figaro Magazine Publié il y a 8 heures , Mis à jour il y a 7 heures En 2021, selon les données les plus récentes de l’assurance-maladie, 23.306 hommes ont eu recours à la vasectomie. Adobe Stock. ENQUÊTE – Par adhésion aux théories décroissantes ou par choix personnel, des jeunes femmes et hommes recourent à la chirurgie pour se faire stériliser. En 2021, pour la première fois, le nombre de vasectomies, remboursées par la Sécurité sociale, a dépassé celui des ligatures de trompes. À 24 ans, D. trouve qu’ «on est beaucoup trop nombreux sur Terre». Il a pris sa décision, il n’aura pas d’enfant et pour être sûr de ne pas procréer, il veut une vasectomie. En 2021, selon les données les plus récentes de l’assurance-maladie, 23.306 hommes ont eu recours à cette stérilisation chirurgicale. En 2010, ils étaient 1908, soit plus de douze fois moins ! On peut donc parler d’explosion, avec ses particularités françaises : cette pratique, qui s’est depuis longtemps répandue partout dans le monde sauf chez nous – 21% des Britanniques y ont eu recours – répond dans notre pays à des demandes bien particulières. Au-delà de ses vertus contraceptives, elle devient une façon très particulière de participer au sauvetage de la planète. La consultation d’éthique clinique créée à la clinique Jules Verne de Nantes par le docteur Philippe David s’est adaptée à ce phénomène nouveau, qui occupe désormais plus de la moitié de ses activités. Gynécologue et chirurgien, il a conçu un protocole… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 91% à découvrir.