La pratique sportive se démocratise en France

Selon le dernier Baromètre national des pratiques sportives 2022 de l’Injep, la pratique sportive des Français augmente et se démocratise. Si des écarts – variables selon les activités – existent toujours entre différentes catégories, notamment socio-économiques de la population, ils sont en nette diminution. En termes géographiques, si les habitants des grandes villes restent les plus sportifs, la hausse la plus forte concerne les villes moyennes.

Buffet, Diagana, Frappart… Voici la composition du comité pour « l’éthique et la vie démocratique » du sport

La ministre des sports a choisi douze personnalités pour composer son Comité National d’Ethique. © AFP – AFP
INFO FRANCE INTER – La ministre des Sports a choisi les douze personnalités qui composeront le nouveau Comité national d’éthique, censé renforcer l’éthique et la vie démocratique dans le sport français. Il sera notamment présidé par Marie-George Buffet et Stéphane Diagana. Un groupe pour penser des instances dirigeantes du sport plus démocratiques. Amélie Oudéa-Castéra a désigné douze personnalités pour composer un Comité national d’éthique, dont France Inter vous révèle mardi matin la composition. La ministre des Sports et des Jeux olympiques avait annoncé la création de cette instance le 2 mars dernier dans le quotidien « Le Monde ». Une annonce faite au lendemain de la démission de Noël Le Graët de la présidence de la Fédération Française de Football et un mois après la démission de Bernard Laporte contraint de quitter son poste de président de la Fédération Française de Rugby pour corruption.
Marie-George Buffet et Stéphane Diagana co-présidentsCe comité d’éthique sera présidé par Marie-George Buffet, ancienne ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002 et le champion d’athlétisme Stéphane Diagana.
Ils travailleront au côté de dix autres personnalités :
la navigatrice Isabelle Autissier, l’escrimeur champion olympique Jean-François Lamour, l’escrimeuse Emmanuelle Assmann, l’entraîneur de football Arsène Wenger, l’arbitre Stéphanie Frappart, la handballeuse Béatrice Barbusse, la judokate Brigitte Deydier, Jacques Donzel, ancien inspecteur de la jeunesse et des sports de 1971 à 1983, Bernard Foucher, président du Comité Fédéral d’Ethique et de Déontologie du Rugby et de la Commission d’éthique de l’Union cycliste internationale, et Franck Latty, président du Comité d’éthique de la Fédération française de tennis et arbitre au tribunal arbitral du sport. Des personnalités « qualifiées, venant de tous les horizons »Ce comité est destiné à renforcer l’éthique et la vie démocratique dans le sport. Amélie Oudéa Castera a souhaité y nommer des personnalités « incontestables, qualifiées, venant de tous les horizons, dont l’expérience et la complémentarité des regards permettront d’avoir le recul nécessaire et l’ambition de réformer ».
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Ce comité naît dans un contexte de « succession de crises de gouvernance du sport français », « elles disent toutes la nécessité d’accompagner des changements concrets et définitifs pour renforcer les institutions du sport français », a ajouté la ministre.

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Chantal Cusset-Gaydu : « Faire du Creps Antilles-Guyane une entité incontournable »

Chantal Cusset-Gaydu a, depuis six mois, pris les rênes du Creps des Antilles et de la Guyane. Son projet : faire de ce centre de ressources, d’expertise et de performances sportives, un lieu incontournable pour les sportifs du monde entier.  

Texte Sarah Balay – Photo Jude Foulard

Vous êtes la première femme à diriger le Creps Antilles-Guyane. Avant cette prise de fonction, vous étiez proviseur au lycée Chevalier de Saint-Georges. Pourquoi ce nouveau challenge ? 

J’ai toujours aimé les challenges, je suis une véritable compétitrice ! J’aime m’investir là où il y a de la complexité. J’ai vraiment adoré travailler dans ce lycée et je voulais sincèrement y rester pour finir ma carrière. En cinq ans, nous avons beaucoup œuvré pour remettre cet établissement sur les rails. Mais l’envie de remettre les mains dans le cambouis était trop forte ! Relever des défis, ce n’est pas chose facile, mais c’est tellement passionnant. Dans la vie, on n’a rien sans effort. En tant que professionnels, nous devons montrer l’exemple aux jeunes générations. 

L’univers du sport ne vous est pas inconnu puisque vous êtes à l’origine de la création de la Cité scolaire d’excellence sportive (CSES) implantée dans l’enceinte même du Creps… 

En effet, j’ai créé cette structure, unique en France, en 2010 et je l’ai dirigée jusqu’en 2017. Je suis très fière de cet établissement qui compte aujourd’hui 170 élèves entre la 4e et la terminale. Beaucoup de sportifs professionnels sont issus de ces différentes promotions. Avec mes équipes, nous avons su donner une âme à cette cité où les élèves formaient une grande famille. 

Parlez-nous du Creps… Un établissement en pleine évolution que le grand public ne connaît pas vraiment. 

Le Creps existe depuis 1965. Au départ, il était destiné à former les futurs professeurs d’EPS (éducation physique et sportive). Aujourd’hui, c’est un outil de performances ouvert à tous : sportifs, clubs, associations, écoles, etc. Il concourt à l’éclosion de l’excellence sportive tout comme à la promotion du sport, notre allié santé. Grâce à ses équipements (piste, piscine, terrains, salles, etc.), il a vocation à accueillir des sportifs professionnels des quatre coins du monde désireux de s’entraîner dans des conditions climatiques favorables. Teddy Riner vient souvent comme beaucoup de Guadeloupéens en équipe de France (escrime, sports collectifs), mais aussi des professionnels du canoë kayak, etc. Dernièrement, l’athlète belge, spécialiste de l’heptathlon, Nafissatou Thiam est venue fouler notre piste et le judoka, Romuald Raboteur, a été pris en charge par le Creps et la MRP (maison régionale de la performance) avant d’être sacré champion de France de para judo le 21 janvier dernier. Le Creps, c’est aussi un centre de formation qui propose tous les brevets professionnels et diplômes jeunesse et sport (coach, encadrant, manager, etc.). Mais le Creps c’est aussi un Centre de Santé ouvert à tous avec, notamment le développement de son pôle Activité physique adaptée.

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Quelles sont vos ambitions pour cette structure ? 

Je veux faire du Creps une entité reconnue au niveau régional, national et international. Le centre doit donc être attractif et la population doit pouvoir se l’approprier. Pour cela, nous investissons beaucoup, appuyés par la Région et l’ANS (agence nationale du sport), dans des équipements modernes : une piste connectée depuis 2019, capable de mesurer de façon numérique les performances et une nouvelle salle d’escrime. Sont prévus pour 2023, une salle d’haltérophilie, un terrain de basket 3×3, un terrain de rugby réhabilité. À plus long terme, nous envisageons un deuxième gymnase. Côté formation, un master professionnel « Entraineurs Caribéens » via une convention avec le Staps (1), l’Insep (2) et l’université des West Indies, basée en Jamaïque, sera ouvert à la rentrée. De nouvelles salles de formation verront le jour. Nous travaillons aussi au retour des deux pôles volley-ball et natation. Pour rayonner encore, rien de tel que l’événementiel. En avril, nous recevrons les Étoiles du Sport, opération qui rassemble les champions actuels pour accompagner les jeunes, avec, entre autres, Marie-José Perec. 

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Amélie Oudéa-Castéra : « Il est de notre devoir de promouvoir une gouvernance irréprochable du sport français »

L’Institut de la jeunesse et de l’éducation populaire a rendu public, jeudi 3 mars, un baromètre national des pratiques sportives pour l’année 2022, dont les résultats sont encourageants. Alors que les Français, tout particulièrement les jeunes, voient leur santé et leur bien-être menacés par la sédentarité et l’omniprésence des écrans, la pratique sportive progresse nettement : de 6 points chez les plus de 15 ans entre 2018 et 2022, portant à 60 % la proportion de Français déclarant pratiquer régulièrement un sport. Dans la perspective de l’année 2024, qui fera de l’activité physique et sportive la grande cause nationale, c’est une étape très encourageante. Cette belle dynamique se nourrit d’ailleurs des résultats brillants de nos équipes de France et de nos athlètes, des grands événements sportifs récents ou à venir en France, avec, dès cet automne, la Coupe du monde de rugby puis les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, ainsi que d’un engouement retrouvé pour de nombreux sports après deux années de pandémie. Lire aussi l’éditorial : Paris 2024 : pour des Jeux olympiques vraiment populaires Progrès de la démocratie sportive Ces éléments positifs ont malheureusement été en partie occultés ces derniers mois par une succession de crises de gouvernance du sport français, de diverses natures et d’intensités variables. Qu’elles soient le fruit de pratiques managériales inacceptables ou de comportements déplacés, de manquements à l’éthique, d’insuffisances dans le combat contre toutes les formes de violences ou encore d’un manque de cordes de rappel démocratiques, elles disent toutes la nécessité d’accompagner des changements concrets et définitifs pour renforcer les institutions du sport français. Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Noël Le Graët démissionne de la présidence de la FFF après une fin de règne chaotique Ces crises ne doivent pas nous faire oublier que beaucoup de fédérations vont et agissent bien, que chaque jour des millions de bénévoles, dirigeants et cadres de terrain font la richesse et la vitalité de notre mouvement sportif, et que le sport est le premier secteur en matière d’engagement dans notre pays, au bénéfice des pratiquants dans tous les territoires.Ces crises ne doivent pas masquer non plus les progrès indéniables de la démocratie sportive, portés notamment par la loi du 2 mars 2022, dont nous fêtons aujourd’hui le premier anniversaire. Ce texte permet d’importantes avancées, en instaurant notamment le vote des clubs pour les assemblées générales électives ainsi que la parité dans les instances dirigeantes, nationales comme régionales, en favorisant l’ouverture et le renouvellement démocratiques et en renforçant les obligations en matière de prévention et de lutte contre les violences dans le sport. Je salue à ce titre le travail profond engagé par les fédérations sportives, avec l’appui de l’Etat, pour mettre en place ce cadre rénové. Il vous reste 50.31% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

« Il y a une vraie transformation à opérer » pour le milieu associatif face à l’évolution des pratiques sportives

La fédération de basket-ball a su intégrer la pratique du basket 3 × 3, alors que le basket de rue séduisait de plus en plus de jeunes. LOIC VENANCE / AFP Le chiffre en dit long : en 2018, deux tiers des Françaises et Français qui pratiquaient une activité physique ou sportive déclaraient le faire de manière auto-organisée et non à travers une licence dans un club. La crise liée au Covid-19 a conforté la tendance. Alors même que le gouvernement a saisi l’occasion des Jeux olympiques-paralympiques de 2024 pour mobiliser sur le développement de la pratique sportive, cette prise de distance avec le cadre associatif constitue l’un des principaux défis auxquels est confronté ce dernier, et sa capacité à y répondre est interrogée. L’enjeu est identifié par le mouvement sportif. « La pratique plus libre, plus autonome, la pratique loisir, sans ambition de participer à des compétitions est une évolution considérable et il y a une obligation de l’intégrer », convient Sébastien Poirier, vice-président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Toutefois, les élus locaux, interlocuteurs privilégiés des clubs, doutent de l’ampleur de la prise de conscience par ceux-ci de la nécessité d’organiser la pratique différemment s’ils veulent éviter de s’étioler. « Des fédérations ont intégré les évolutions de la demande, parfois avec du retard – le basket avec le 3 × 3, ou le tennis avec le padel –, d’autres non », note David Lazarus, coprésident de la commission sport et Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de l’Association des maires de France. « Le niveau fédéral a plutôt pris en compte ces mutations sociétales. Dans les échelons intermédiaires, c’est plus compliqué. C’est là qu’il y a du travail », complète Vincent Saulnier, secrétaire général de l’Association nationale des élus en charge du sport (Andes). Lire aussi : Article réservé à nos abonnés A Limoges, l’Elan sportif s’inscrit à contre-courant d’un milieu associatif sportif fragilisé « Des politiques tarifaires modernisées et différenciées » Si le ministère des sports et des JOP relève, lui aussi, qu’« il n’est pas naturel » pour le mouvement associatif d’adopter « une approche plus orientée usager », M. Poirier assure que les clubs n’ont pas le choix : « Il doit y avoir prise en compte du public non compétiteur. Il y a une vraie transformation à opérer. » Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Bousculé, le « modèle » associatif sportif français est en quête d’un nouveau souffle Pour essayer de capter ce public, rétif à un cadre de club jugé trop rigide, « c’est sur la licence qu’une réflexion est nécessaire », poursuit le vice-président du CNOSF. Il cite à l’appui une étude publiée le 2 février : pour 41 % des fédérations, la licence n’est plus le pilier d’un modèle d’avenir. « Certaines parlent déjà de licenciés-clients, certaines travaillent sur l’abonnement », l’objectif étant de proposer plus de flexibilité. D’autres options pourraient consister à décliner des licences sous différentes formes pour répondre aux besoins spécifiques des pratiquants et des licenciés, en proposant plus de personnalisation. Il vous reste 26.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.